En route pour
Un printemps en Namibie
Dans l'Afrique resplendissante
Les derniers édens d'Afrique australe
Voyage au Cap-Occidental Guide en Namibie
Journal de Tanzanie Sur les pistes du Zimbabwe
Les vallées du Zambèze et de la Luangwa
Guide de safari en Afrique du Sud
Aventures équestres
Chapitre IV
Chapitre précédent : Un printemps en Namibie
Après notre aventure en Namibie, nous avons voulu prolonger l'enchantement par un grand safari en Afrique de l'Est. A la poursuite du mythe de l'éden sauvage, nous sommes ainsi partis 3 mois au Kenya, en Ouganda et à Zanzibar. Au cours de ce voyage de 9000 km, une trentaine de parcs nationaux, réserves et conservatoires nous ont fait découvrir quelques uns des plus beaux endroits d'Afrique.
«Il y a quelque chose dans la vie en safari qui vous fait oublier toutes vos peines, vous donne l'impression d'avoir bu la moitié d'une bouteille de champagne et vous rend profondément heureux de vivre.»
Karen Blixen
SOMMAIRE
~ SAFARI YA KENYA ~
~ AU PAYS DES GORILLES ~
~ ZANZIBAR, l'ILE DES EPICES ~
SAFARI YA KENYA
Les parcs et réserves visités lors de ce séjour au Kenya.
A notre arrivée à Nairobi, nous partons directement vers la réserve nationale de Masaï Mara. Nous n'avons plus que deux semaines pour assister à la grande migration des gnous au Kenya, et nous ne voulons surtout pas manquer ce magnifique spectacle de la nature.
Perdus dans les plaines de Masaï Mara...
Plongeon dans la rivière Mara, sous l'oeil attentif de quelques crocodiles du Nil.
Bien que pourvus d'une boussole et d'une carte assez précise, nous n'arrivons pas à trouver le chemin qui mène à la rivière Mara et à ses points de passage de gnous. Nous errons ainsi toute une matinée dans les steppes herbeuses avant de tomber par hasard sur un attroupement de véhicules au loin. C'est le gué de Kuinnana Kubwa, dans un coude de la Mara, sans doute le plus beau site de la réserve pour voir la migration. A peine une demi-heure d'attente, et plusieurs centaines de gnous et de zèbres qui s'agglutinaient sur les falaises se jettent soudain à l'eau dans un grand nuage de poussière. C'est un gros coup de chance, car il faut parfois attendre deux ou trois jours pour être témoin de cette scène. Debout sur le toit de notre 4x4, nous assistons à l'acte final du spectacle : sous nos yeux stupéfaits, un énorme crocodile se saisit d'un zèbre et l'entraîne sous l'eau en quelques secondes...
Zèbres de Burchell.
Un crocodile du Nil emporte un zèbre sous l'eau.
Hyène tachetée.
Gnous occidentaux à barbe blanche.
Buffle d'Afrique femelle.
Vautour africain.
Oricou.
Cob defassa.
Mangouste rayée.
Guépard.
Camping près de Serena Lodge.
A 4h du matin, je me réveille en sursaut en entendant le rugissement d'un lion assez proche. Comme notre campement n'a pas de clôtures et que nous sommes complètement isolés dans la brousse, nous envisageons que le fauve vienne rôder aux alentours de notre tente. Par précaution, nous terminons notre nuit dans la voiture. A l'aube, nous voulons en avoir le coeur net, et en roulant en direction des rugissements, nous apercevons bientôt notre lion en train de s'abreuver sur les rives de la rivière Mara.
Randonnée sur le mont Longonot.
L'excursion tout autour du cratère prend environ 5 heures. Le sentier est escarpé et nécessite une bonne condition physique. Il offre des vues splendides sur la Vallée du Rift. L'intérieur du cratère, qui se serait formé il y a 21 000 ans, est entièrement recouvert d'une épaisse forêt. Etonnament, ce magnifique parc national est peu visité.
En redescendant les pentes du volcan, nous croisons une vingtaine de buffles qui nous toisent d'un air inquiet avant de s'enfuir tous ensemble dans les broussailles. Nous surprenons également quelques girafes, impalas, zèbres et bubales qui profitent de la fraîcheur de la soirée pour se nourrir. Approcher la faune à pied est toujours une expérience bien plus intense que de baisser la vitre de son véhicule.
Parc national de Hell's Gate, près du Lac Naivasha.
Fischer's Tower.
Girafe masaï.
Randonnée dans les gorges de Njorowa.
Lake Naivasha Country Club.
Des vervets pillent le buffet d'un séminaire qui se tient au Country Club.
J'ai pu constater à plusieurs reprises que les vervets et babouins savaient très bien faire la différence entre les Blancs et les Noirs. En effet, ils ont appris que les Blancs se laissaient souvent attendrir et qu'ils peuvent s'approcher d'eux pour obtenir de la nourriture, alors qu'ils fuient les Noirs à toutes jambes dès qu'ils les aperçoivent pour éviter les cailloux.
Un vervet marche debout pour emporter une sucrière.
Ibis sacré.
Crater Lake, à l'ouest du lac Naivasha.
Ce superbe lac émeraude dans son écrin de forêt luxuriante est un petit bijou totalement ignoré des tours-opérateurs, lesquels en général n'ont que dix jours pour faire visiter le Kenya à leurs clients. Comme nous avons le luxe du temps, nous apprécions de pouvoir explorer ce genre de sites peu fréquentés et de nous l'approprier le temps d'une journée.
Flamants roses.
Flamants roses immatures.
Déjeuner au Crater Lake Lodge.
Parc national du Lac Nakuru.
Cob defassa.
Pélicans blancs.
Echasse blanche.
Jeune babouin.
Buffles d'Afrique, mère et son petit.
Serpentaire.
Babouin mâle.
Jeune zèbre de Burchell.
Rhinocéros blanc.
Accident sur la route de Kisumu, dans l'Ouest du Kenya.
Cueilleur de thé dans la région de Kisumu.
Réserve nationale de Kakamega, la dernière forêt équatoriale du Kenya.
Notre gîte dans la forêt de Kakamega.
Cercopithèque diadème.
Colobes guérézas, mère et son petit.
Une noix de coco pour le goûter.
Après notre détour jusqu'à Kakamega dans l'ouest du pays, nous retrouvons la Vallée du Rift à Eldoret.
Matinée ornithologique sur le lac Baringo.
Héron goliath.
Aigle pêcheur.
Pêcheurs masaïs (Njemps).
Spréo superbe.
Tisserin gendarme.
Ecole dans l'île de Kokwa.
Scorpion.
Réserve nationale de Bogoria.
Flamants nains.
La Nature est en équilibre entre beauté et cruauté : ce zèbre est mort d'épuisement après s'être enlisé dans un marécage.
Geyser.
Camille enregistre les flamants roses.
Le site où nous avons planté la tente pour la nuit.
Paysage d'une brousse ravinée par les pluies, sur le chemin de Nakuru.
Tortue léopard.
Sur la route des Aberdares.
Passage de l'Equateur.
Parc national des Aberdares.
Le parc des Aberdares est plutôt ignoré des visiteurs étrangers. Cela tient essentiellement à deux raisons : d'abord, les pistes peuvent être difficiles dans les montagnes; ensuite, les animaux y sont encore sauvages, c'est-à-dire qu'ils fuient dès qu'ils vous aperçoivent. Comme ils bénéficient d'une végétation dense pour se cacher, ils ne sont pas habitués aux touristes, au contraire d'autres parcs africains très fréquentés où les animaux sont depuis longtemps à moitié domestiqués, ayant assimilé que les véhicules de safari étaient des objets sans danger pour eux. Pourtant, le voyageur averti aurait tort de bouder le parc des Aberdares, car la faible fréquentation préserve le sanctuaire des nuisances du tourisme de masse. Il plane ainsi dans ce coin de nature préservée une ambiance sauvage, et les splendides paysages montagneux qui évoquent l'Afrique profonde des premiers explorateurs valent à eux seuls le détour.
Hylochères.
Dans cette lande de haute montagne, nous débusquons enfin des éléphants que nous cherchons en vain depuis trois jours dans les basses terres du parc. Les éléphants peuvent monter jusqu'à 3000 mètre d'altitude pour se nourrir.
Guib harnaché mâle.
Guib harnaché femelle.
Buffle d'Afrique mâle.
Francolin de Jackson.
Karura Falls au premier plan, et Gura Falls dans le fond.
Karura Falls.
Outspan Hotel, à Nyeri.
Le fondateur du scoutisme, Baden-Powell, a passé les trois dernières années de sa vie dans un des cottages attenants à l'hôtel. La visite de la pièce principale, transformée en musée, est d'autant plus émouvante pour moi qu'elle m'évoque quelques bons souvenirs de jeunesse...
Tombe de Robert Baden-Powell (1857-1941).
Mont Kenya, entre Nyeri et Nanyuki.
Ascension du Mont Kenya par la piste de Sirimon.
Après avoir laissé notre véhicule au refuge, nous continuons à pied pour atteindre au bout de quelques heures de marche une lande couverte de séneçons.
Copain avec une lobélie.
Record battu pour un ralentisseur : 11 dos d'âne valent bien un arrêt pour une photo.
Au Kenya, le réseau routier est parfois en piteux état. Certains nids-de-poules sont si énormes que l'on pourrait les appeler des hippo pools ! D'autre part, des dos d'âne sévères sont fréquents sur les routes goudronnés et doivent être franchis à très faible allure, sous peine de bondir au plafond et même d'endommager le véhicule. Leur présence du reste est rarement signalée par une pancarte ou un marquage au sol. Dans les régions très peuplées, ces bumps s'échelonnent pratiquement tous les 500 m, ce qui ne permet pas de dépasser une moyenne de 50 km par heure. Dans ce cas, le temps passé au volant pour certaines distances relativement courtes est proprement ahurissant. C'est la raison pour laquelle les trajets se comptent plutôt en heures qu'en kilomètres. La conduite «à l'africaine» demande une certaine vigilance. Les minibus transportant des passagers doivent notamment être surveillés avec attention car leurs dépassements sont assez démentiels. Il faut également prendre garde aux nombreux piétons qui circulent le long de la chaussée, aux cyclistes qui transportent des chargements encombrants (comme des planches de 4 mètres de long !), ainsi qu'à tous les animaux (chèvres, vaches, ânes, chiens, poules) qui déambulent et parfois même dorment sur la route.
A notre arrivée dans la réserve de Buffalo Springs, l'Ewaso Ngiro est complètement à sec à cause de la grave sécheresse qui sévit au Kenya depuis 3 ans.
Girafes réticulées.
Gerenuk femelle (ou gazelle girafe).
Vervet.
Zèbres de Grévy.
Pintade vulturine.
Dik-dik de Günther.
Varan du Nil.
Jeune oryx.
Babouin mâle (papion anubis).
Réserve nationale de Samburu.
Transhumance de dromadaires aux environs d'Isiolo.
Petite mésaventure dans le parc national de Meru...
A la recherche des rhinocéros noirs dans une zone marécageuse, nous décidons de faire demi-tour en descendant une pente dont les ravines ne nous inspirent pas confiance. Alors que j'effectue ma manoeuvre, le capot se soulève brutalement et nous nous retrouvons tellement penché sur la droite qu'un court instant nous n'osons plus bouger, de peur de faire basculer le véhicule à la renverse. Après être sorti prudemment, nous constatons que la roue arrière droite du 4x4 est tombée dans un grand trou que nous n'avions pas vu. Impossible de sortir par l'avant, même en 4L à pleine puissance, et pour cause, ce serait demander au véhicule de monter une marche de 60 cm ! Nous n'avons pas d'autre solution que de nous en sortir par nous-mêmes : nous sommes isolés dans une région peu fréquentée du parc, nous n'avons pas le numéro de téléphone des rangers et nous ne pouvons pas marcher pour chercher de l'aide puisque nous sommes au pays du lion... Après un court moment de réflexion, nous choisissons de résoudre le problème en marche arrière. Tout en faisant le gué aux alentours, nous creusons une rampe de sortie dans le trou : notre 4x4 qui est léger mais puissant sort finalement de l'ornière. Plus de peur que de mal, et nous repartons en game drive...
Jabiru mâle attrapant une anguille.
Serval.
Girafe réticulée.
Autruche femelle.
Girafe réticulée.
Une genette photographiée aux alentours de minuit après une heure de patience
La nuit, les genettes ont pris l'habitude de fréquenter les camps à la recherche de nourriture. Celle que j'ai pu prendre en photo était assise tranquillement à quelques mètres de ma tente quand je l'ai aperçu; j'ai cru d'abord que c'était un chat, mais en découvrant la longueur de sa queue lorsqu'elle s'est enfuie, j'ai réalisé qu'un chat de gouttière n'avait pas plus de chance de se retrouver dans la brousse de Meru qu'un bison ou un kangourou...
Calao couronné.
Pendant nos 4 jours à Meru, Leopard Rock Lodge devient notre quartier général pendant les heures chaudes de la journée pour boire un coca frais, sauvegarder des photos ou se baigner dans la piscine.
Le budget de notre voyage ne nous permet pas de dormir dans les lodges dont les tarifs sont parfois délirants. Or, pour pouvoir profiter malgré tout de ces lieux magiques qui sont la plus belle expression de l'art de vivre en Afrique, nous avons développé notre stratégie : nous venons dans les lodges pour boire des rafraîchissement ou prendre un repas, ce qui nous coûte peu. Nous sommes toujours très bien accueillis, au point que nous demandons la plupart du temps à visiter une chambre pour la prendre en photo, car j'adore la décoration intérieure et l'architecture de ces palais africains. Au lodge de Meru, nous profitons ainsi de la piscine, et dans d'autres établissements en Ouganda nous ferons même du kayak et des balades à cheval.
Dans une économie de pénurie, l'Afrique est le continent de la débrouille. Rien ne vous étonne plus, même pas 4 personnes sur une moto. Mais le plus surprenant, c'est que les policiers sur le bord de la route ne réagissent même pas...
De retour au Mont Kenya par la piste de Chogoria.
Cercopithèque du Mont Kenya.
Dans les pas de Vivienne de Watteville.
Visite de la maison de Karen Blixen, l'auteur du roman "Out of Africa", à notre retour à Nairobi.
Déjeuner au Norfolk Hotel pour fêter l'anniversaire de Camille.
Musée National à Nairobi.
Monticule de cendres érigé en symbole dans le parc national de Nairobi.
Sur ce site en 1989, le président du Kenya Daniel Arap Moi a lui-même mis le feu à un bûcher de 4000 défenses d'éléphants, l'équivalent de 12 tonnes d'ivoire pour une valeur marchande de 3,6 millions de dollars. Cette opération médiatique diffusée dans le monde entier était destinée à frapper les esprits sur les massacres du braconnage.
Vautour de Rüppell.
Elands du Cap.
Jeune bubale.
Marabout.
Autruchons.
Vieux ranger à l'Hippo Pool du parc de Nairobi avec l'un des vervets qui lui tiennent compagnie lors de ses journées de garde solitaires.
Musée du Chemin de Fer à Nairobi.
A la station de Kima, non loin de Tsavo, le superintendant Charles Henry Ryall et deux autres chasseurs s'étaient postés avec leur fusil dans ce wagon au cours de la nuit du 6 au 7 juin 1900. Ils étaient à l'affût d'un lion mangeur d'homme qui terrorisait la région. Mais cette nuit-là, le fauve déjoua l'embuscade qui lui était tendue en sautant dans le wagon par la porte restée ouverte, se saisit de Ryall puis bondit à travers une vitre en emportant sa victime pour la dévorer.
Uganda Railway, dans la région de Voi.
Pont de la rivière Tsavo.
En 1898, les travaux de l'Uganda Railway ont été totalement interrompus pendant trois semaines sur le chantier du pont de Tsavo. Deux lions mangeurs d'hommes y faisaient régner la terreur la nuit dans les camps des ouvriers. Sur une période de 9 mois, les fauves auront ainsi dévoré 28 coolies indiens selon les sources officielles, et probablement plus d'une centaine d'indigènes africains...
Le Lieutenant-Colonel J. H Patterson, ingénieur sur les chantiers de l'Uganda Railway, posant en décembre 1898 devant le premier des deux lions sans crinière qu'il parvint à abattre après de nombreuses vicissitudes.
Parc national de Tsavo-Est.
Dik-diks de Kirk.
Luggard Falls.
Gerenuk mâle.
Calao de Decken immature (bec noir).
Mudanda Rock.
Fort Jesus, à Mombasa, construit par les Portugais en 1593.
Tiwi Beach.
A Twiga Lodge, on peut planter sa tente sous les cocotiers, face à l'Océan Indien.
Réserve nationale de Shimba Hills.
Depuis ces jolies collines, on peut apercevoir l'océan. Nous avons pu débusquer un troupeau d'hippotragues, de superbes antilopes très rares, mais la lumière n'était pas bonne pour les photos.
Après une heure de marche dans le bush avec un garde armé, les chutes de Sheldrick offrent un endroit rafraîchissant.
Parc national de Tsavo-Ouest : l'Afrique sauvage telle que l'on se l'imagine.
Kilaguni Serena Lodge, face à un point d'eau où viennent s'abreuver les animaux. Dans le fond se détache les Chyulu Hills, et par temps clair, on peut apercevoir le Kilimanjaro.
Aigle martial.
Autruche femelle.
Jeune babouin.
Agame des colons (ou margouillat).
Aigle ravisseur.
Ngulia bandas, un bon plan pour séjourner à Tsavo-Ouest en "self-catering".
Le KWS (Kenya Wildlife Service) impose aux touristes d'effectuer la route entre Tsavo-Ouest et Amboseli en convoi et avec une escorte armée, car il y a quelques années, des brigands venus de la frontière tanzanienne toute proche ont fait des incursions sur cette route très passante pour détrousser les touristes.
Mont Kilimanjaro.
Tempête de sable dans le parc national d'Amboseli.
Malgré le sable aveuglant et le vent qui fait voler ses grandes oreilles, cet éléphant continue à paître tranquillement.
Jeune lion.
Gnou oriental à barbe blanche.
Buffles d'Afrique.
Grues royales.
Spatule d'Afrique.
Jacana africain.
Oies d'Egypte.
Hyène tachetée.
Tombe de Denys Finch Hatton (1887-1931), dans les Ngong Hills. De nos jours, l'endroit est envahit par les habitations et les parcelles de cultures, mais il était complètement sauvage il y a un siècle. De ce promontoire, on pouvait alors admirer l'immense étendue d'une savane inviolée dont ne subsiste plus que le parc national de Nairobi.
En 1911, Denys Finch Hatton alors âgé de 24 ans achète des terres dans la partie orientale de la Vallée du Rift. Comme beaucoup d'autres aristocrates anglais de cette époque, il passe ainsi l'automne et l'hiver en Afrique de l'Est pour s'adonner à la chasse puis rentre en Angleterre au printemps et en été. En 1922, il noue une relation amoureuse avec Karen Blixen, délaissée depuis plusieurs années par son mari, Bror Blixen, un séducteur invétéré aux nombreuses conquêtes féminines. En 1925, Finch Hatton se lance dans une affaire de safari et peut alors offrir à ses clients tout le service de luxe qui est la norme en ce temps-là : des bains chauds, des tentes spacieuses de 8 pieds de hauteur, du linge propre tous les jours, ainsi qu'un tireur d'élite en couverture, pour parer à tous dangers, notamment les charges de rhinocéros noirs.
En 1929, Finch Hatton prend des leçons de pilotage et achète son propre avion, un Gipsy Moth. Il peut ainsi effectuer des reconnaissances aériennes pour ses safaris. En 1931, alors qu'il décolle de Voi pour localiser des troupeaux d'éléphants dans la région de Tsavo, son avion tombe brusquement en vrille. Karen Blixen fait enterrer son ami dans les Ngong Hills, non loin de Nairobi, où il lui avait confié vouloir reposer. L'auteur de Out of Africa raconte une anecdote romanesque à ce sujet :
Après avoir quitté l'Afrique, Gustav Mohr m'écrivit pour m'informer que la tombe de Denys était le théâtre d'un fait étonnant dont je n'avais jamais entendu parler jusqu'alors. "Les Masaï, m'écrivait-il, ont signalé au Chef de District de Ngong qu'ils avaient aperçu plusieurs fois des lions sur la tombe de Finch Hatton au lever et au coucher du soleil. Un lion et une lionne venaient s'allonger sur place pendant un long moment. Des Indiens qui se rendaient à Kajado en camion ont également vu les lions. Depuis que vous êtes partie, le terrain autour de la tombe a été aplani en une sorte de vaste terrasse. Je suppose que les lions aiment venir à cet endroit, d'où ils peuvent surveiller le bétail et le gibier dans la plaine." (Out of Africa, Putman & Co Ltd, Londres, 1937).(Traduction : Emmanuel THERET)
Les sanctuaires animaliers du Kenya
Nous avons aimé :
~ L'abondance de la faune à Masai Mara, Buffalo Springs et Amboseli.
~ Les paysages grandioses des Aberdares, du Mont Kenya et de Tsavo-Ouest.
~ Les sanctuaires peu visités comme Crater Lake, Kakamega, Bogoria et Meru, qui offrent une Afrique sauvage hors de sentiers battus.
~ Les bornes aux croisements des pistes qui permettent de se repérer efficacement avec une carte dans les parcs nationaux.
~ L'excellent accueil dans tous les lodges où nous sommes simplement allés boire un verre.
Nous n'avons pas aimé :
~ Le prix d'entrée exorbitant des parcs nationaux. L'appât du gain fait perdre toute mesure au KWS (Kenyan Wildlife Service) qui pense que le tourisme se résume à collecter l'argent des visiteurs sans service en retour.
~ Le prix extravagant de certains campings sans aucune infrastructure dans les parcs et réserves.
~ Le système de la Smart Card, qui a été instauré par le KWS pour éviter les détournements d'argent, mais qui pour le visiteur s'avère une procédure rigide et compliquée.
~ La nonchalance parfois exaspérante des fonctionnaires du KWS à l'entrée des parcs.
~ La très forte pression démographique aux portes des parcs de Nakuru et des Aberdares.
~ Les mouches tsé-tsé à Meru et Tsavo-Ouest, qui finissent par vous faire perdre toute concentration en "game drive".
~ Le manque de formation naturaliste des rangers qui ne sont en fait que de simples agents de sécurité, contrairement à l'Ouganda.